Il est là. Mais il n’est pas là. Il se demande même ce qu’il y fait, là. Il hoche la tête. Ou plutôt elle se hoche toute seule. Un sourire passe sur ses lèvres. Parfois, il rit aussi. Peut-être est-il en train de se foutre de sa propre gueule. Il se ment. Il le sait. Il joue un rôle. Il le sait aussi. Une sentiment de décalage et d’imposture qui le mine au quotidien.
“Décalage et imposture par rapport à quoi?”, je lui demande.
“Par rapport aux autres”, commence-t-il par répondre. Je le vois s’agiter sur sa chaise, par écran interposé. Je ne dis rien. Il continue. “Encore un mensonge. En fait, le sentiment d’imposture et de décalage, il est par rapport à MOI. A la personne que je suis vraiment”.
C’est la première fois qu’il l’exprime aussi clairement et simplement. Pas à moi. A lui. Et qu’il l’entend vraiment.
Ensemble, nous avons construit un programme d’accompagnement qu’il a choisi de nommer “BAS LES MASQUES”. Et depuis, c’est ce que nous travaillons, et ce qu’il explore et expérimente en dehors de nos discussions, à la maison, au boulot, avec ses amis. Il me fait les retours de ses petites victoires et de ses “grosses foirades” (sic) (pas si grosses en fait), qui le font sourire. Il avance, un pas à la fois. Ça remue dans les chaumières, son entourage est secoué parfois. Lui aussi. Il continue à avancer malgré les secousses.
Son meilleur pote (qui lui avait lancé des signaux qu’il avait choisi d’ignorer) lui a dit il y a quelques jours : “Tu rigoles de nouveau pour de vrai. Ça fait du bien de te retrouver”.
“Rien que pour ça, Delphine, ça valait le coup d’arrêter de faire semblant”.
Et TOI? Quel rôle joues-tu? Te convient-il? Si oui, c’est parfait. Si non, il est peut-être temps de laisser tomber le masque?
Be Brave.
Delphine
Crédit photo – Tibor Janosi Mozes (Pixabay)