Nous progressons sur cette pente raide. Une vire nous offre un peu de répit. Juste après, une dalle. Quelques mètres qu’Arnaud franchit avec grâce et sans aucune difficulté. J’arrive dessus. Dalle moussue. Gouttes qui perlent. Je pose doucement le pied, et m’appuie sur un bâton. Le bâton ripe, le pied hésite. C’est pas trop le moment de se casser la figure.
Je râle, je peste, je bougonne. Évidemment.
Évidemment aussi, ça ne m’aide pas à franchir l’obstacle.
Arnaud, quelques mètres plus haut me crie : “T’as un piolet!”.
Ah mais oui, c’est vrai ça, je l’avais oublié celui-là!
Je redescends prudemment sur la vire. J’enlève mon sac. J’en détache le piolet. Je prends le temps. Quelques pas. Retour sur la dalle. Planté de piolet dans un coin de terre. Ça accroche. Ça tient. Je me hisse. Dalle franchie. Ce jour-là nous avons marché plus de 8 heures. Le piolet a servi 2 minutes.
Alors, quand tu te dis que tu n’es pas prêt.e ou pas capable ou pas assez, … vas faire un tour dans la boîte à outils que tu as patiemment remplie au fil des années, avec tes expériences, tes réussites, tes échecs, tes joies et tes peines. Certains de ces outils servent tous les jours. D’autres dorment dans un coin, négligés, un peu poussiéreux ou rouillés. Mais ils sont encore là. Et parfois, ils peuvent faire toute la différence.
Tu es capable.
Be Brave.
Delphine
NB : Ah, et si tu doutes encore et que tu veux qu’on fouille ensemble pour révéler les trésors cachés dans ton couteau suisse, contacte-moi. Je serais ravie de t’aider.
Photo – Septembre 2025 – Pointe de la Carmélite – Haute-Savoie. J’avais pris mon piolet, mais il n’a pas servi !