Il y a 10 ans, j’avais une vie de carte postale. Un job dans une entreprise internationale renommée, un bon gros salaire à 6 chiffres, un compte en banque bien garni, une jolie maison, une famille unie (une garçon et une fille, même, le choix du roi, tiens!), des vacances au bout du monde. Ah ça, j’avais, selon la définition commune, “bien réussi ma vie”.

Sauf que l’intérieur, que personne ne voyait et que je cachais sous mes vêtements de marque, était une plaie béante. Un cri déchirant et pourtant terriblement silencieux. Le vide intersidéral qu’une force sournoise continuait à grignoter avec ses petites dents bien pointues.

J’en croise souvent des gens comme ça. Certains l’assument et continuent à marcher, le sourire plaqué sur le visage et le cœur en cendres. D’autres le savent, mais ne l’assument pas, et continuent également à marcher, le sourire plaqué sur le visage et le cœur en cendres. (Oui! Je reste persuadée que quand tu es dans cet état là, au fond de toi, tu sais. Peut-être que tu ne veux pas le reconnaître. Mais tu ne m’enlèveras pas de la tête ni des tripes que tu sais.)

Aujourd’hui, deux ou trois trucs ont changé dans ma vie. Pas tout, pas besoin de tout changer. Mais besoin de changer ce qui me consumait. À commencer par ma façon de la voir, ma vie. Envolé le job super bien payé, les paires de chaussures par dizaines et les sacs à main assortis (qui a dit, “Ah bon?” Si,si,si même s’il m’en reste, j’ai sacrément vidé les placards 😉 Décuplées mes compétences en gestion de budget et de patrimoine. J’habite toujours ma jolie maison, mais je n’aurai aucun scrupule à m’en séparer quand elle deviendra une contrainte et ne sera plus adaptée à notre mode de vie. Ma famille va bien, merci. Les voyages, je ne pourrais pas vivre sans, mais j’apprécie de plus en plus le beau et les découvertes tout près.

Les personnes que je côtoie et les rencontres qui jalonnent ma vie m’apportent une joie immense. Écouter les trajectoires et les choix de vie est une source d’inspiration qui me gonfle à bloc. Accompagner des individus et des organisations à se révéler pleinement me comble, et me donne l’impression de contribuer, à ma petite échelle, à ce que le monde aille un peu mieux. Et le rapport au temps, la flexibilité d’agenda, savourer le temps qui s’étire et accepter de s’ennuyer parfois.

Et mon cœur dans tout ça? Il bat, il vibre, il est vif, curieux, alerte, prêt à donner, prêt à recevoir, il se nourrit perpétuellement de rencontres et de découvertes. Il est pleinement VIVANT.

Ça valait le coup d’arrêter de faire semblant. Et j’aime la carte postale dans laquelle je vis aujourd’hui.

Et toi, dans quel état est ton cœur? Prends-en grand soin. Et si tu as besoin d’un petit coup de main, je serais ravie d’avoir une conversation avec toi. Cœur-à-cœur.

Be brave,

Delphine

#TheCourageofbeing

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