Je n’ai pas assez de mes doigts et de mes orteils pour compter le nombre de fois où j’ai prononcé et où j’ai entendu ces 7 petits mots enchaînés: «Je n’ai pas confiance en moi».

Alors, il se passe quoi? Rien, il ne se passe rien. A chaque fois que cette rengaine s’installe, elle s’accompagne d’une paralysie mentale et physique. «Je n’ai pas confiance en moi, alors ben je ne vais pas y aller, je ne vais pas le faire … Je vais rester au coin du feu à siroter mon thé avec mes 2 carrés de chocolat, en ruminant ma nullité».

Toujours est-il qu’avec le temps, la confiance s’est installée, insidieuse, elle a fait son nid. Pas d’incantation vaudou, ni de prière aux bonnes fées de l’Univers, pourtant!

Comment donc est-elle arrivée là?

A la faveur des actions, et des résultats qui les accompagnent. Un sentiment «que c’est juste». En essayant un nouveau truc, en changeant trois fois rien. La chaleur d’un «merci pour ce que tu fais» ou mieux encore «merci pour qui tu es». Une tape dans l’épaule au détour d’un couloir. Un coup de fil inattendu: «J’ai lu ta bafouille, ça m’a fait du bien, keep posting!»

Le plupart des individus pensent qu’ils ont besoin d’avoir confiance en eux. Je pense que nous avons besoin d’avoir du courage.

La confiance connaît la réponse à la question de la maîtresse, mais elle ne lève pas nécessairement la main, à quoi bon, «je sais» …

  • Le courage, c’est l’élève qui lève la main en classe sans être sûr d’avoir la bonne réponse.
  • C’est ce PDG qui quitte une «position en or» et se consacre à promouvoir «diversité & inclusion» en tant qu’indépendant.
  • C’est ce cadre super bien payé et super malheureux qui claque sa dém’ pour se reconstruire.
  • C’est recontacter une amie de lycée. Et peut-être se prendre un vent … ou avoir une conversation extra-ordinaire.
  • C’est cette femme qui plaque son job pour suivre son mari en expat’, qui renoue avec sa passion de la peinture, expose ses tableaux magnifiques, puis repart un temps dans le monde «corporate».
  • C’est ce jeune manager qui dit à son boss «je ne vois pas ce que j’apporte à la réunion de 14h, je n’y vais plus».
  • C’est ce kiné qui prend moins de patients pour passer le mercredi après-midi avec ses filles.
  • C’est le général qui fait dans son pantalon avant la bataille et qui mène ses troupes avec le pantalon souillé.

Le courage, c’est prendre un risque (même tout petit, même super calculé).

Et selon moi c’est en prenant des risques qu’on grandit, et qu’on bâtit, pierre par pierre, petit à petit, sa confiance en soi.

Ah, c’est avoir peur aussi!

C’est normal d’avoir peur. Nos cerveaux sont programmés pour ça. Et c’est tant mieux!

Sans la peur, nos ancêtres se seraient fait bouffer tout crus par les tigres, les ours et les hyènes du coin. Sans le «je me barre ou je me bagarre», nous ne serions pas là à deviser sur le sujet.

Mais tu sais quoi, tu peux avancer malgré la peur. Un petit pas à la fois. Tu as besoin d’une pincée de courage. C’est tout.

Je sais que tu n’en manques pas.

Affectueusement

Delphine